Dernier test avant la fin
Jeudi 18 décembre 2008, 15h00 – Copenhague, Danemark
Je vais refaire un test, comme prévu. Demain matin.
Même si maintenant je sais que ce n’est plus la peine de le faire... L’imprévu est arrivé : je perds du sang depuis ce matin. Ce n’est pas encore le premier jour des règles, ce n’en sont que les prémisses, accompagnés des premières douleurs au ventre. Mais ils sont bien en avance ces prémisses. Ils annoncent probablement l’arrivée des règles pour demain, alors qu’elles n’auraient du pointer le bout de leur nez que dimanche.
Malgré tout, il faut vérifier. Toujours et encore être sûr. Sûr que ce sont bien les règles qui arrivent et qu’aucune petite vie n’a voulu venir se nicher au creux de mon ventre.
Je vais donc refaire un test, comme prévu. Demain matin.
Ce n’est pas de l’acharnement – ce n’est pas non plus de l’espoir complètement irréaliste et vain. C’est juste une sécurité : la réponse noire sur blanc qu’on a échoué. La confirmation que, si le désir m’en prenait, je pourrais me saouler demain à notre repas de Noël.
Parce qu’il ne faut jamais rester avec des doutes.
Mais je le sais et depuis le début je l’ai su : pour ce round-ci, c’est fini. On oublie, on tire un trait. Et on recommence. Quand ? Quand recommence-t-on ? Avec mon chéri et gygy, on s’est dit qu’on continuerait dans la foulée. Je ne sais plus si je le veux vraiment. Me piquer pendant les fêtes, courir chez gygy le jour de Nouvel An… Je ne sais pas… Mais d’un autre côté, je me dis que faire une pause pendant les vacances n’est pas très logique, puisqu’il est beaucoup plus difficile de suivre le traitement et de passer les examens quand je travaille. Surtout qu’à la rentrée je risque d’enchainer les déplacements pendant 2 mois non stop. On devrait donc profiter de ces congés pour faire un nouvel essai. Nous avons encore quelques jours pour décider. D’abord attendre les vacances, d’abord rentrer en France, à la maison, dans les bras de mon chéri, d’abord faire la grasse matinée, et ensuite on prendra une décision.
Je suis complètement effarée par le commentaire de Céline : comment ont-ils pu réduire le nombre de FIV à 3 ? Qui a décidé cette ineptie ? Quelle logique veulent-ils suivre en prenant une telle décision ? Plus que jamais j’ai peur. Plus que jamais je fonde tous mes espoirs sur les IAC. Certes on ne nous a rien promis, mais on nous a tellement répété que dans notre cas, ça devait marcher.
Alors ça DOIT marcher. Même si c’est à la 6ième.
Je croise les doigts pour produire des ovules viables, je croise les doigts pour ne plus souffrir au moment de l’insémination.
Je croise les doigts pour ne plus souffrir tout court.