Mal(à l')aise
J'ai presque pleuré ce matin en lisant des mails de mon chef. Pleuré de colère et de désarroi - pleuré d'être aussi incomprise.
Depuis que j'ai pris la décision de changer d'orientation, j'ai l'impression de vivre encore plus mal la situation au travail, car j'ai l'impression de passer mon temps à mentir sur mes intentions. Mais impossible pour le moment de parler de ces-dites intentions à qui que ce soit. Si je veux reprendre mes études, ce ne sera pas avant la rentrée 2011 et sous réserve d'avoir réussi un concours de sélection mi-2011. Autant dire que j'ai encore de quoi ronger mon frein.
En attendant, j'aimerais que les choses se passent aussi bien que possible au boulot... Je n'ai pas envie de saboter mon travail, ni de me tourner les pouces. Je voudrais juste faire mon travail et passer inaperçue.
Mais tout n'est pas si simple.
Mon téléphone portable a été coupé pendant mon congé mat suite à un litige avec la marque agrume ? On me dit qu'on va régler ça, qu'on s'en occupe. Jusqu'à ce matin, où on me demande où j'en suis avec ça (??) et on me dit que je n'ai qu'à ouvrir une ligne et la faire passer en frais professionnels (???).
Le retour de congé mat a été chaotique... on a voulu me faire changer de fonction dès mon retour, sans vraiment me demander mon avis. Suite à discussion et menace de séparation : marche arrière toute ! On me dit que dans l'immédiat, je retrouve mon poste, un peu aménagé compte-tenu du jeune âge de ma fille, mais que très prochainement, les choses seront amenées à être modifiées, que le service commercial de la boîte va évoluer.
On me demande plusieurs fois quelles sont mes volontés, si je souhaite toujours voyager et si oui, où et à quelle fréquence. On me dit qu'on va prendre mes choix en compte, on me demande si je souhaite continuer à travailler à temps-réduit après mon congé parental, pour continuer à profiter de ma fille. Bref, on me fait croire qu'on prend mon avis en compte, qu'on se soucie de moi.
Puis finalement, on me dit que je ne prévois pas assez de déplacement. On ne revient pas du tout vers moi concernant mes souhaits et mes demandes - on fait comme si elles n'existaient pas. Mais par contre, tout à coup, les 4 déplacements prévus en septembre et les 2 prévus en octobre ne sont pas suffisants. Le fait d'aller passer 4 jours au siège chaque mois ne compte plus comme un déplacement. On m'en demande plus, toujours plus : des visites clients toutes les semaines, des déplacements de 3 à 4 jours, et ce malgré le fait que nous sommes maintenant 3 à visiter les clients (je ne suis plus seule comme avant).
C'est la douche froide. Je n'ai plus envie d'en faire autant. En tout cas, pas maintenant. On m'a fait croire qu'on savait ce que c'était que d'avoir un bébé. Que c'était un grand changement dans une vie, qu'il fallait en profiter, ne pas trop voyager au début. Belles paroles et balivernes.
Me voilà obligée de reprendre le rythme "d'avant". J'imagine que d'un autre côté, je ne serais plus rentable à la société si je venais à me contenter d'un travail de bureau.
Seulement moi, je n'ai plus envie de tout ça - et surtout pas pour cette boite-là. Mon homme me dit d'en changer. Oui, mais..... Aurais-je la force de mentir sur mes intentions à un autre employeur ? D'autant plus que là, il me faudrait mentir en période d'embauche, ce que je trouve non seulement difficile, mais surtout malsain. Si je réussi le concours, ne sera-t-il pas plus facile de négocier mon départ avec un employeur qui me connait depuis 8 ans et qui comprendra peut-être mieux mes choix, qu'un employeur qui m'aura embauchée 6 mois auparavant, persuadé d'avoir embauché une nana sur-motivée et prête à tout pour réussir dans la jungle industrielle ?
Et mon projet nécessite d'avoir des congés, des RTT, bref des jours libres pour préparer le concours, passer les différentes épreuves. Si je change de boîte : adieu congés payés et peut-être même RTT ! Et je me vois mal prendre des congés sans soldes quelques semaines après mon arrivée et sans raison valable....
Tout ça me donne envie de vomir - ça ne me ressemble pas. J'aime la franchise, l'honnêteté et surtout, j'aime faire ce que j'ai envie de faire.
Et ce n'est pas fini : on me convoque à Lyon fin août avec mon chef et le big big boss pour parler de l'organisation commerciale.... Combien de temps cela va-t-il encore durer ???
Il faut vraiment que j'appelle le Fongecif et que je fasse bouger les choses !